On parle de plus en plus de la « matrescence », notamment sur les réseaux sociaux. En France, c’est Clémentine Sarlat qui en a fait son cheval de bataille dans son Podcast « La Matrescence », podcast que je vous conseille vivement si vous ne le connaissez pas encore.
En 1973, l’anthropologue médicale américaine Dana Raphaël a introduit le mot « matrescence » dans un essai pour décrire le développement du sentiment maternel. Ce mot est la contraction des mots « maternité » et « adolescence ». Pour information, Dana Raphaël est aussi celle qui a popularisé le mot « doula » en l’empruntant à une amie grecque pour décrire la femme qui accompagne la mère allaitante et l’aide dans les tâches annexes.
Aurélie Athan, psychologue américaine, a réutilisé le terme de matrescence en psychologie afin d’expliquer les modifications émotionnelles, cognitives et comportementales en jeu lorsque l’on devient mère. Voici la définition qu’elle en donne : « lorsqu’elle devient mère, la femme entame une transition depuis le désir de conception, la grossesse et la naissance (ou l’adoption) jusqu’à la période post-natale, voire bien après ».
On compare la matrescence à l’adolescence car les changements sont multiples et peuvent constituer un bouleversement : ces changements peuvent intervenir dans les domaines biologique, psychologique, social, politique et spirituel.
Il a été prouvé que les circuits neuronaux se modifient au cours de la matrescence, ceux-ci cherchant toujours à s’adapter aux situations les plus courantes rencontrées par les individus.
Il est difficile de déterminer une durée exacte de la matrescence car elle appartient à chacune en fonction du vécu, de l’enfant… et peut durer toute la vie! La matrescence est un processus et est donc, par définition, en mouvement constant.
Il est important que l’on parle de ce stade de développement, et que les professionnel.les et les chercheur.euses se penchent sur cette question, afin de proposer une meilleure prise en charge préventive et curative des mères.
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